C’est une campagne web en 3 volets

Un questionnaire de 140 questions sociologiques, consultable en ligne, sur tous les écrans : ordinateur, mobile et tablette.

Le portrait permet de regarder des documentaires interactifs de 8 à 12 minutes dans lesquels des jeunes répondent au questionnaire, seuls ou à plusieurs. « Chacun pour moi », « Classée X », « Pôle emploi », « Indignés », « Accros », « Mort aux vieux »… Face aux parents ou à la société, face à l’avenir ou à un miroir… Autant de thèmes sur lesquels l’utilisateur pourra consulter les autres réponses et se situer en temps réel dans sa génération. Synchronisé avec ces vidéos, l’internaute a accès à des statistiques, suscitant des réactions, des débats et des discussions. Il peut également consulter la totalité des réponses dans un outil de data-visualisation, de les filtrer ou de les comparer à l’aune de repères historiques et européens.

Un observatoire est créé pour faire remonter les débats et les événements liés à la « campagne » : L’Observatoire de la jeunesse est un blog dédié à l’opération sur le site francetvinfo. Il restitue les débats, les informations et les événements qui se déroulent chez les partenaires et ailleurs dans la société (chats en ligne, émissions de radio et de télévision, articles, interviews, conférences, livres, projections, etc.).

Une synérgie Web-TV sans précédent

Pensé au depart en complement de la diffusion du triptyque documentaire sur France Télévision, Génération-quoi.fr est rapidement devenu un programme à part entière qui a renversé le paradigme de la série. Parce que les films se voulaient un portrait qualitatif, fruit du regard porté par un auteur (Lætitia Moreau) sur une vingtaine de jeunes de Cergy-Pontoise qu’elle a suivis pendant plus d’un an, le Web a voulu faire l’inverse : permettre à toute une génération de se regarder elle-même, de se voir telle qu’elle est. Un « autoportrait » quantitatif, donc. Pensé avec les sociologues qui ont déjà collaboré au documentaire, le dispositif Internet intègre également les personnages de la série, qu’on retrouve pour les regarder répondre au questionnaire, eux aussi.

Un questionnaire, mais tellement plus

Nous savions que l’enjeu central du dispositif serait sa capacité à engager son audience, à générer une participation massive. Pas évident, pour un questionnaire qui interroge des thèmes aussi variés et « personnels » que les rapports aux amis ou à la famille, la sexualité, l’argent, et tant d’autres. Et puis, à l’ère de la course à l’attention et des vidéos de 2 minutes max, proposer 143 questions était un sacré pari. Au final, 92 % des participants ont répondu à l’intégralité des questions, amenant la durée moyenne de consultation par visite au-delà des 20 minutes (!).

Cela tient à 3 éléments principaux : Une interface simple, chaleureuse et extrêmement engageante. Ca peut sembler aller de soi, mais c’est une condition sine qua non pour la réussite d’un tel projet. Un ton qui rompt avec celui des enquêtes traditionnelles, pour se mettre sur un pied d’égalité avec la cible, en adoptant son langage et ses expressions. Des questions courtes, anglées, percutantes, qui sortent parfois des sentiers battus. Oui, certaines ont pu surprendre, voire choquer, et c’est là aussi une des raisons pour lesquelles tant d’internautes ont répondu, encore et encore : pour découvrir la question suivante. La possibilité, dès les premières réponses, de se comparer aux autres, de se « situer » au sein de sa génération, puisque le site affichait les chiffres bruts recueillis par une question, en mettant en relief la réponse de l’internaute : « Comme X % des autres filles de 18 à 34 ans, tu as répondu comme ça. »

Donner la parole à toute une génération

Toutes ces réponses, nous ne nous les avons pas récoltées pour les stocker dans une base de données. L’espace « portrait » de Génération Quoi ?  a été pensé pour les mettre en scène. D’abord, dans une série de vidéos thématiques qui mettent en scène des jeunes dans la même situation que l’internaute : en train de répondre au questionnaire. On les voit s’interroger, réfléchir, réagir, débattre. Et le jeu de miroir est immédiat : en plus de s’identifier, l’internaute s’interroge, réfléchit et réagit d’autant plus – et débat avec les autres sur les espaces de discussion du site ou des partenaires de diffusion. Enrichies en temps réel de résultats de l’enquête, ces vidéos sont un premier pan du portrait de la Génération Quoi ? En parallèle, un espace qui se veut, lui, exhaustif : tous les chiffres des réponses à chaque question y sont accessibles, souvent accompagnés d’éléments de comparaison (extraits d’enquêtes antérieures, notamment).

Un impact sans précédent

D’abord, des chiffres. Au 16 septembre, Génération Quoi ?, ce sont 260 404 personnes qui ont donné plus de 23 865 364 réponses. Et toujours près de 90 % des personnes qui commencent le questionnaire qui vont au bout des 143 questions. Mais, au-delà des stats, Génération Quoi ? a eu un formidable impact. D’abord parce que la campagne de lancement a été conçue comme du storytelling. Des opérations de mobilisation très en amont, culminant avec l’invitation au siège de France Télévisions des 140 plus grosses associations de jeunes, en présence de la ministre de la Jeunesse. Le tout coordonné avec Europe 1 et les sites de chaque média partenaire. Avec la diffusion des premiers résultats de l’enquête, début 2014, le phénomène Génération Quoi ? prend de l’ampleur et met la question de génération au cœur du débat public. Matignon réunit les dix plus grosses associations de jeunes, à la mi-février, pour débattre avec elles des résultats de l’enquête, qui fait désormais figure de référence majeure auprès des journalistes, chercheurs et politiques. L’ampleur de son succès éteint toutes les critiques, méthodologiques ou médiatiques. Le terme « Génération Quoi ? » entre dans le langage.

En partenariat avec Le Monde, Europe 1, FTV Info, Animafac

Avec le soutien du CNC