Au gré des rencontres, entre angoisses et espoirs, dans l’intimité d’une chambre studieuse ou sur le zinc d’un bar animé, la réalisatrice de 28 ans recueille les confidences de ces jeunes (entre 20 et 35 ans) confrontés aux mêmes questionnements qu’elle. Il y a celle qui a déjà divorcé à 23 ans et reprend ses études ; celui qui trouve une raison d’être en tenant son bistrot de quartier ; ces saisonniers aux vendanges qui cassent la routine en se vidant la tête ; celle qui a lâché son « poste de rêve » dans une entreprise prestigieuse pour devenir ébéniste et jeune mère ; celui qui s’enivre de l’illusion amoureuse ; celle qui se mesure au « Bingo des privilèges » ; celui qui prend la mesure de ses propres privilèges ; celle qui en a marre du yoga et de la méditation ; celui qui reconstruit un monde pour les polymorphes. Et tous ceux qui mettent leur corps en transe et vivent l’extase du moment présent.

Des bars au skateparks, dans les soirées rap trap aux fermes les plus reculées se dessine petit à petit une singularité réfléchie, posée, assumée, sereinement radicale, où la poésie et la sensibilité alimentent le questionnement, au travail comme dans la vie intime. L’écoute, bienveillante et empathique, révèle des fragments de bonheur que chacun est allé conquérir. Les bienheureux·se·s n’existent pas. Juste des moments d’émotion fugaces qui laissent entrevoir un idéal fait d’énergie, de tendresse et de partage, au milieu d’un océan d’amertume, d’injonctions absurdes et de rage contenue.